POUR BAGNAIA, QUELQUE CHOSE CLOCHE SUR LA DUCATI GP25
Pecco Bagnaia a pu reprendre 16 points à Marc Márquez ce dimanche à Jerez, mais la chute de son coéquipier est loin de le réjouir. Souvent loin de tirer toute la quintessence du modèle 2025 de la Ducati depuis le début de la saison, l'Italien voit dans cette erreur – combinée au succès d'Alex Márquez avec la GP24 – le signe d'une machine moins facile à manier que celle de la saison passée.
Resté troisième après le départ, Bagnaia s'est battu pendant plusieurs virages avec Márquez pour la deuxième place, jusqu'à un contact, et a pris l'avantage. La menace Márquez a disparu avec sa chute, mais Bagnaia n'a pas pu jouer la victoire. Alors qu'il a piétiné derrière Fabio Quartararo toute l'épreuve, Álex Márquez a pu les doubler tous les deux assez aisément, et il a de son côté dû se contenter de la troisième place à l'arrivée.
Entre la chute de Marc Márquez et ses propres difficultés à attaquer, Bagnaia pense que les faiblesses de sa moto sont désormais évidentes. "Je n'aime pas les courses comme ça, sincèrement", a déclaré le pilote Ducati au site officiel du MotoGP. "Je donne toujours mon maximum mais à chaque fois, je suis coincé derrière quelqu'un et je ne peux pas réduire l'écart. J'étais là, je me suis battu pour cette deuxième place parce que Marc n'était plus là."
"À chaque fois que je me rapprochais, je devais un peu ralentir parce que je perdais l'avant. J'ai perdu l'avant probablement six fois aux virages 5, 8, 11 et 12, de nombreuses fois, et je n'arrivais pas à me rapprocher plus. [...] Je pense que c'est ce qui est arrivé à Marc, parce qu'on ne peut pas se rapprocher plus."
"Si on a le même package, ou similaire, à celui de devant, on a ce genre de problème. À chaque fois qu'on se rapproche et qu'on pense que l'avant va bien, on relâche les freins et on perd l'avant. C'est une chose que j'essaie de résoudre et d'expliquer à l'équipe. Ils travaillent beaucoup pour m'aider."
Pecco Bagnaia n'a pas pu lutter avec Álex Márquez et Fabio Quartararo
Photo de: Jorge Guerrero - AFP - Getty Images
À l'opposé, Bagnaia voit dans l'aisance affichée par Álex Márquez un signe que la moto de la saison passée ne pose pas les mêmes difficultés : "C'est une chose difficile à résoudre. Il est clair qu'Álex n'a pas ce genre de problèmes, et si on compare ses données avec les miennes l'an dernier, sur cette piste il fait la même chose, des choses très similaires."
"Marc et moi, on ne peut pas, donc il faut peut-être qu'on modifie l'équilibre de notre moto pour qu'elle nous aide plus. Il faut dire que Marc est très bon pour tout piloter mais j'ai un peu plus de mal à le faire. Peut-être qu'on progressera demain et qu'on comprendra ce qu'il se passe."
Les pilotes vont en effet rester à Jerez ce lundi, pour un test que Bagnaia attend avec impatience. "Heureusement, demain on aura une journée importante", a souligné le double champion du monde, qui va "essayer de comprendre" ses difficultés : "J'espère que [...] ça nous fera faire de gros progrès parce qu'à chaque séance, à chaque course, on fait de petits pas en avant, mais ce n'est pas suffisant."
"Il faut que ça continue comme ça, il faut encore en faire. On n'est pas loin. À chaque course, on est à moins de deux dixièmes de la moyenne des tours du leader. Il faut résoudre un petit problème pour faire une grosse différence. On va travailler pour ça."
La Ducati GP25 conserve un plus gros potentiel
Ducati avait déjà renoncé à une grande partie des évolutions de la GP25 lors des tests de pré-saison, mais malgré la bonne forme d'Álex Márquez, Pecco Bagnaia ne souhaite pas continuer à revenir en arrière, puisque Marc Márquez prouve qu'il est possible de briller avec le modèle le plus récent.
"Je pense que la 2025 a plus de potentiel que la 2024 parce qu'elle a plus d'accélération, plus de vitesse de pointe, au freinage elle est très bonne, en ligne droite elle est très bonne", a-t-il souligné en conférence de presse. "Mais je ne sais pas pourquoi, parce que la seule chose identique est le châssis."
Pecco Bagnaia
Photo de: Jorge Guerrero - AFP - Getty Images
"En théorie, l'équilibre est très similaire, ou le même, que [la moto] d'avant. L'an dernier, je n'avais jamais ces problèmes, à part dans les sprints. En course longue, j'arrivais toujours à suivre les autres pilotes. Par exemple, sur cette piste j'avais suivi Jorge Martín plus de dix tours et je n'avais aucun problème. Cette saison, je ne peux pas le faire."
"Si on regarde les données, il est assez clair que si on compare les chronos d'Álex aux miens l'an dernier, son potentiel est très similaire au mien dans les virages rapides. Si on compare les miens avec ceux de l'an dernier, je ne peux pas le faire. L'avant semble plus tendre. Il faut peut-être comprendre la situation et essayer de nouvelles solutions mais ce n'est pas très bien de revenir à la 2024, aussi parce que Marc gagne tout. C'est également difficile quand ton coéquipier gagne comme ça."
Pour la première fois depuis le début de saison, Bagnaia a justement pu directement se mesurer à Márquez au début de la course, lors de leur intense duel intense pendant plusieurs virages : "C'était fun. Malheureusement, ce n'était pas dans les deux derniers tours de la course ! C'était super bien."
"Je pense qu'il ne s'attendait pas à ce que je le double au virage 9 mais j'ai beaucoup progressé au virage 8 au cours du week-end, donc j'ai eu une possibilité. Puis il a croisé ma trajectoire. En sortant du virage 10, il a cabré et il n'a pas pu contrôler l'avant donc on a eu un contact. C'était une belle bagarre. Malheureusement elle a été très courte et juste dans les premiers tours."
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